Sommaire Fête du Broquelet

 

HISTOIRE ET HISTOIRES

Un quartier de Lille longtemps indépendant où chantaient les eaux encore limpides de l'Arbonnoise.
Si l'on en croit les découvertes qui furent faites dans son sous-sol, Wazemmes fut habitée dès la fin de la période du néolithique.
Des vestiges de « palafittes » ont été trouvés aux environs de la Place Cormontaigne.
Wazemmes fut longtemps un village indépendant jalousement gardé par ses curés, des curés âpres au gain ! En 1858, par décret signé à Plombières le 2 juillet par Napoléon III et alors qu'elle était la 7 cité du Nord en importance numérique, Wazemmes fut annexée à la grande ville voisine et divisée en 3 arrondissements : le 6ème= Wazemmes centre : 18 254 ha.le 7ème= Moulins-Lille : 7 419 ha.le 8ème= Esquermes : 3 731 ha.Au total= 29 404 âmes !
L'ensemble représentait 505 hectares. Lille n'en possédait intra-muros que 210 où s'entassaient 71 308 habitants. C'est dire l'apport qui vint tout-à-coup enrichir le patrimoine lillois !
En 1603, l'opération immobilière lancée par Albert d'Autriche et son épouse
  Isabelle avait failli ne pas réussir. Le curé de Wazemmes s'était en effet opposé à la démolition du « rentrant » de la porte Notre-Dame qui allait le priver de trop de paroissiens et, partant, d'un certain chiffre de prébendes. Il avait fallu l'intervention du pape lui-même pour que le religieux capitule enfin. Napoléon III n'eut pas ces pudeurs. En avait-il d'ailleurs ?

« Ch'est comm'eun'maîtresse infidèle
  Qu'on est indiablé après elle.
  Et si Wazemmes n'existot point
  Les lillois morrotent d'chagrin ! »

 

LA GUINGUETTE DE « LA NOUVIELL' AVINTURE »

   3 avril 1707 : le sieur Cordonnier achète au 163 de la rue Notre-Dame (aujourd'hui : rue Gambetta) un terrain de 12 626 m2.
En 1710, il y fait bâtir une guinguette : « A l'Aventure ».
Le 3 mai 1758 : le même Antoine Cordonnier achète le terrain mitoyen d'une superficie de
  13 636 m2 et agrandit sa guinguette qui devient « la Nouvelle Aventure » [sur l'emplacement de l'actuelle place du marché].
Il semble que ces deux parcelles aient fait partie en 1466 de la dotation de Jean de la Cambe pour la fondation de l'hôpital Saint
  Jean-Baptiste dit « le Gantois ».
[.] La « coqueluche » des lillois fut démolie en 1861. Un dernier bal y avait été donné le 13 mai à l'occasion [de la Fête] du BROQUELET

Place de la Nouvelle Aventure

Nouvelle Aventure (1862)

Les VINAIGRETTES

vinaigrette

        Une variété de chaise à porteur roulante traînée entre deux brancards par un homme que le peuple appelait « le cheval chrétien » ou « qu'va quertien ».
        Il y avait parfois - quand le propriétaire du véhicule était particulièrement fortuné- un gamin qui poussait par derrière et qu'on surnommait : « le pouss' cu ». Le nom curieux de ces engins qui furent en fait les premiers taxis lillois était venu de ce qu'ils ressemblaient un peu aux brouettes des vinaigriers. Au moment de leur apparition dans les rues de LILLE, ils ne possédaient en effet qu'une seule roue. On finit par leur en adapter une seconde pour un plus grand confort des passagers et une moins grande fatigue des employés.

A.DESROUSSEAUX

         Les vinaigrettes connurent une fin rapide et inéluctable.Le moteur à explosion commençait à faire parler de lui.mais les malheureux esclaves ne manquèrent pas d'incriminer les toilettes des femmes.et tout particulièrement les crinolines qui avaient bien du mal à passer sans encombre par le travers d'une porte trop étroite. Leur plainte faisait mal à entendre :

         Voilà ce que confiaient les chevaux chrétiens à ceux qui s'étaient émus de les voir accomplir un travail « inhumain ». L'humanité.c'est bien ! mais le travail, même inhumain, cela vaut mieux en définitive que le chômage !

Explications et citations empruntées au Dictionnaire Encyclopédique du Patois Lillois. Marguerite et Henri BLANQUAERT.Editions PUBLINORD. LILLE. 1998.