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Wazemmes

Ils ont fait dans la dentelle

Il y a 140 ans, la « Nouviell'Avinture » disparaissait.
Elle est pourtant restée dans le coeur de Lillois qui l'ont fêtée tout récemment.

guinguette
La guinguette "La Nouvelle Aventure", coqueluche
des Lillois pendant un siècle, a été démolie en 1861

C'était en 1710, un sieur dénommé Cordonnier faisait bâtir une guinguette rue Notre-Dame qu'il baptisait «l'Aventure ». En 1758, il achète un terrain mitoyen et agrandit le lieu qui devient « la Nouvelle Aventure». Aujourd'hui, il en reste le nom de l'actuelle place du marché. Et des souvenirs que certains motivés s'attachent à faire perdurer. Une certaine idée de la culture populaire. Un goût pour la fête, « pas de vieilles pierres pour ce quartier mais des couleurs et du coeur » comme le souligne la compagnie «Tant Qu'à Faire». Elle a été à l'origine de la fête du Broquelet,célébrée le 13 mai dernier. Il y a 140 ans, la guinguette fermait ses portes. L'établissement était devenu la coqueluche des Lillois. Pendant une centaine d'années, il a été très couru par le peuple, avide de divertissement d'autant plus mérité que les conditions de travail étaient très rudes. Le 13 mai 1861, « la Nouvelle Aventure » connaissait son dernier bal, celui des filtiers et des dentellières. Une ultime fête du Broquelet remise au goût du jour en 2001. Certes, tellement de choses ont changé. Mais le côté joyeux et la bonne humeur ne se sont nullement démodés, bien au contraire.

Académie de dentelle ?

photo publicSans nostalgie, dans une atmosphère de convivialité et de (re) découverte des traditions, les wazemmois et les autres ont vécu à l'heure des boniments et des harangues, des accordéonistes et des portraitistes, du baptême d'Alphonse géant du quartier, de courses de vinaigrettes, ancêtres à traction à bras des taxis lillois, de chansons patoisantes... Jadis, cette fête était celle des dentellières. « Broquelet » signifie d'ailleurs, en patois, petit fuseau de l'ouvrage de ces dames. La dentelle s'est implantée à Lille très tôt comme dans toutes les villes flamandes, déjà mentionnée en 1582. Au 18e siècle, le nombre de ses ouvrières s'élevait à 50 000. Pauvres ou orphelines, elles apprenaient le métier dès l'âge de 5 ans et travaillaient du matin au soir dans des caves humides pour s'abriter de la lumière. Ainsi, résistance et blancheur du fil de dentelle étaient préservées. A même existé un point de Lille typique. II se caractérisait par sa rapidité d'exécution et donc un plus faible coût. Malgré sa bonne réputation, elle a subi l'augmentation du prix du lin et la production s'est arrêtée en 1870, remplacée par la dentelle mécanique... Outre l'esprit de Wazemmes qui plane donc toujours, la dentelle lilloise pourrait elle aussi faire sa réapparition. Dès l'année prochaine, le musée de l'Hospice Comtesse devrait être en mesure de proposer des locaux pour mettre en place une académie de dentelle lilloise pour de l'initiation ou du perfectionnement dispensé par une professionnelle. A suivre...

V.P

Photo : Philippe Beele (Ville de Lille)