Les VINAIGRETTES

        vinaigrette

Une variété de chaise à porteur roulante traînée entre deux brancards par un homme que le peuple appelait « le cheval chrétien » ou « qu'va quertien ».
        Il y avait parfois - quand le propriétaire du véhicule était particulièrement fortuné- un gamin qui poussait par derrière et qu'on surnommait : « le pouss' cu ». Le nom curieux de ces engins qui furent en fait les premiers taxis lillois était venu de ce qu'ils ressemblaient un peu aux brouettes des vinaigriers. Au moment de leur apparition dans les rues de LILLE, ils ne possédaient en effet qu'une seule roue. On finit par leur en adapter une seconde pour un plus grand confort des passagers et une moins grande fatigue des employés.

        Les vinaigrettes connurent une fin rapide et inéluctable.Le moteur à explosion commençait à faire parler de lui.mais les malheureux esclaves ne manquèrent pas d'incriminer les toilettes des femmes.et tout particulièrement les crinolines qui avaient bien du mal à passer sans encombre par le travers d'une porte trop étroite. Leur plainte faisait mal à entendre :

         Voilà ce que confiaient les chevaux chrétiens à ceux qui s'étaient émus de les voir accomplir un travail « inhumain ». L'humanité.c'est bien ! mais le travail, même inhumain, cela vaut mieux en définitive que le chômage !